–  Jean DELOCHE –

Le 3 décembre 2019, disparaissait un éminent chercheur et une forte personnalité, grand bâtisseur de ponts entre l’Inde et la France – ces ponts qu’il avait tant étudiés :
Jean DELOCHE

Né en 1929, il venait de fêter ses 90 ans. Professeur au lycée Suryavarman II à SiemReap, Cambodge, il est ensuite directeur de l’Alliance Française de Madras de 1962 à 1966. Il intègre alors l’Ecole Française d’Extrême-Orient (EFEO) comme chargé de recherche, puis maître de recherche en poste à Pondichéry. En 1982, il obtient son doctorat d’État. De 1992 à 1994, il est responsable du Centre d’histoire et d’archéologie de l’EFEO à Pondichéry. Sa retraite de l’EFEO n’avait été que formelle : membre associé, il venait y travailler jusqu’à ses derniers jours.

Ses recherches (37 ouvrages, 53 articles et chapitres !) s’organisèrent autour de deux pôles. Le premier est la publication de manuscrits français du XVIIIe siècle ayant une importance capitale pour l’histoire politique, économique et sociale de l’Inde. Il a successivement publié le récit du comte de Modaveen Inde du Nord, considéré par les spécialistes comme la meilleure description de l’empire moghol après Bernier ; l’épopée de Jean-Baptiste Chevalier dans l’Inde orientale qui est le premier récit en langue européenne sur le royaume d’Assam ; le témoignage vivant du jésuite Wendel sur l’éphémère Royaume Jat ; enfin, la longue expérience de l’Inde du grand naturaliste Pierre Sonnerat. 

Le second concerne l’histoire de la technologie indienne. Ses minutieuses recherches sur les techniques de transport, les voitures, les bateaux, les ponts, ont fait l’objet d’une vaste synthèse publiée en français et reproduite en partie dans History of Technology in India.

 

Il a en particulier signalé les premières représentations du gouvernail d’étambot et du fer à cheval en Inde. Ses travaux sur les fortifications apportent une nouvelle typologie en architecture militaire. Sur la création de Pondichéry, généralement attribuée aux Français, il a montré que la ville a grandi selon un plan d’urbanisme rigoureux conçu par un ingénieur cartographe hollandais à la fin du XVIIe siècle. Enfin, on notera la nouveauté méthodologique, fondée entièrement sur l’utilisation des documents iconographiques, des enquêtes qu’il a menées sur les techniques militaires au temps des Hoysala, ou sur le harnachement du cheval et la vie quotidienne à la période Nayaka.

Il avait toujours tenu à ouvrir son œuvre à un grand public. En témoignent les CD-ROM qu’il a dirigés et les expositions qu’il a organisées, en Inde ou en France – la prochaine, sur les cinq comptoirs français de l’Inde, circulera dans toutes les Alliances françaises de l’Inde à partir de 2020. En effet, Jean n’était pas un érudit réfugié dans sa tour d’ivoire. Toujours prêt à discuter avec de jeunes étudiants ou avec le public, il continuait d’habiter l’hiver dans sa maison d’un quartier de pêcheurs à Pondichéry. Son voyage à pied avec son épouse Janine Brégeon, de France en Inde, de 1952 à 1955, suffit à monter quel genre de personnage il pouvait être en toutes circonstances, passionné par la curiosité, les peuples et le monde. À qui voudra lui rendre hommage, on conseillera donc bien sûr de lire par exemple La circulation en Inde avant la révolution des transports ou Le papier terrier de la ville blanche de Pondichéry, 1777. Mais aussi de découvrir le roman graphique que Janine avait écrit pour raconter Un voyage de France en Inde 1952-1955.

L’Institut Français de Pondichéry.

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